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Ground zero
Ground
zero, niveau 0, c'est ainsi que les américains ont baptisé
l'espace vide de 65.000 mètres carrés où s'élevaient il y a un
an les tours jumelles.
Les travaux de déblaiement se sont achevés officiellement le 28
mai dernier mais on ignore encore ce qui sera construit à la
place du World Trade Center. Seule certitude pour le moment,
l'édification d'un mémorial provisoire, sous forme de panneaux
portant les noms de toutes les victimes du World Trade Center,
le long de la clôture ceinturant Ground Zero
Pour le reste, la complexité du processus de décision, la
multiplicité des acteurs et la sensibilité du sujet font que le
projet de remplacement des tours jumelles ne pourra être
finalisé, au plus tôt, avant la mi-2003. Le statut même des
lieux est un casse-tête juridique et politique: le terrain
appartient à l'Autorité portuaire de New York et du New Jersey
(Port Authority, PA), qui avait fait construire en 1973 les deux
bâtiments de 110 étages. Elle avait loué en juillet 2001 les
tours pour 99 ans à un promoteur new-yorkais, Larry Silverstein,
qui continue à verser des loyers, va toucher les primes
d'assurances et a son mot à dire sur ce qui sera édifié.
Début août, la ville de New York a proposé à l'Autorité portuaire
de New York et du New Jersey de lui échanger ce terrain contre
ceux accueillant deux aéroports new-yorkais exploités par
l'Autorité, JF Kennedy et La Guardia. Cette transaction
permettrait à la ville et à l'Etat de New York d'être
propriétaire du site du World Trade Center et de pouvoir en
contrôler la reconstruction sans les contingences commerciales
de l'Autorité portuaire.

En
attendant, le gouverneur de l'Etat de New York, George Pataki,
qui a la haute main sur la Port Authority, a formé un organisme
chargé de superviser la reconstruction, baptisé Lower Manhattan
Development Corporation (LMDC). Mais, là encore, il est évident
que le nouveau maire de New York Michael Bloomberg, les
associations de résidents et surtout les familles des 2.823
victimes des attaques du 11 septembre ont également voix au
chapitre.

Cette
agence chargée de superviser la reconstruction du site a lancé
au mois d'août un concours international pour engager cinq
cabinets d'architectes ou d'urbanisme supplémentaires pour
travailler sur le projet. La LMDP a annoncé dans le même temps
qu'elle repoussait donc pour cela de six mois la date
initialement prévue pour le choix du projet définitif, qui ne
devrait pas être arrêté avant le milieu de l'an prochain au lieu
de la fin 2002 comme initialement prévu.
Jusqu'à
présent, La LMDP ne travaillait qu'avec un seul cabinet
d'urbanisme new-yorkais, mais les six variantes du projet de
reconstruction qui ont été dévoilées début juillet ont été
quasi-unanimement critiquées. Les six options ont été discutées
tout l'été, notamment au cours de plusieurs réunions publiques
dont une géante à laquelle ont participé 5.000 personnes le 20
juillet. Les New-Yorkais ont demandé à cette occasion aux
autorités municipales de revoir leurs projets sur la
reconstruction du site du World Trade Center, qui ont été mal
accueillis, et de tenir compte du souhait de la population de
construire un mémorial imposant à cet endroit. Les New-Yorkais
ont estimé que ces propositions manquaient dans leur ensemble
d'ambition et accordaient une part trop belle aux bureaux. La
majorité des participants veut que l'emplacement exact des tours
jumelles détruites soit exempté de toute construction.

La LMPD
semble avoir entendu en partie ces critiques et dans son
concours elle précise que le projet devra obligatoirement
comprendre un immense mémorial en hommage aux 2.823 victimes et
qu'au terme de négociations avec l'Autorité portuaire de New
York et du New Jersey, il n'était pas exclu que le nombre de
mètres carrés de bureaux reconstruits à la place des tours
jumelles soit réduit, afin de libérer de la place. Les cabinets
d'architecture ou d'urbanisme internationaux intéressés ont
jusqu'au 30 septembre pour présenter leurs propositions pour la
reconstruction du site.
En tout
état de cause il faudra attendre des années (entre 5 et 10,
selon les opinions là aussi divergentes) avant que ne soit
achevé le projet qui viendra remplacer les Twin Towers.
En attendant la vie a repris son cours normal à New York et de
nombreux New-Yorkais reviennent en masse habiter les immeubles
entourant le site du World Trade Center, désertés après les
attentats du 11 septembre, attirés par la baisse des loyers.
Selon le New York Times, qui a effectué une enquête sur 7.000
appartements, les immeubles résidentiels du quartier ont un taux
d'occupation presque aussi élevé qu'avant les attentats du 11
septembre. Le taux de vacance est tombé légèrement en-dessous de
5% en moyenne, contre une moyenne de 45% dans les mois qui
avaient suivi les attentats. Les ventes d'appartement
connaissent également un regain, selon le Times. L'exode initial
des habitants du quartier avait en effet entraîné des réductions
de loyer allant jusqu'à 25% ainsi que l'attribution
d'incitations financières de l'Etat fédéral à ceux qui restaient
ou s'installaient près du World Trade Center.
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Source AFP
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